04/19/24

Cher Ami,

L’attaque de l’ambassade iranienne le 5 avril au Liban, tuant un général et 6 personnalités, n’a aucune nécessité stratégique pour Israël. Pure tactique de Netanyahu, pour gagner du temps face à une situation tous les jours plus insoutenable : scandales de l’exécutif non traduits en justice, guerre outrageuse à Gaza sans libération d’otages, ni élimination du Hamas.

Le régime islamique de l’Iran a répondu par une attaque d’une ampleur sans précédent ; internationalement annoncé elle est déjouée sans surprise par B.B. Gains Théocratiques : pour la population iranienne favorable au régime une démonstration de force (300 drones et missiles) ; mais sans victime, elle va éviter la confrontation directe qu’elle n’a pas les moyens de gagner et revient au centre de l’échiquier moyen-oriental ; face à une crise économique et sociale interne, elle détourne l’attention.

Le gouvernement d’Israël est remis en selle : il diminue l’échec du 7/10/23, déjouant l’attaque d’un ennemi redouté de l’occident ; il légitime son jusqu’au-boutisme et retire les projecteurs de ses exactions à Gaza.

Mise en scène parfaite : le lendemain de l’attaque, les écoles réouvrent et BiBi, qui n’a que faire de l’ONU, saisit son Conseil de Sécurité d’une plainte contre L’Iran. Les états arabes (Jordanie en tête) dans leur grande majorité veulent éviter l’escalade Chiites / Sunnites ; les grandes puissances Chine et Russie espèrent bien ne pas être appelées à la rescousse. Israël en profite pour demander une aide supplémentaire aux USA… Les affaires reprennent leur cours, chacun ayant trop à faire.

Les souffrances des Gazaouïs sont insupportables aux yeux des grands de ce monde et de leurs cris d’orfraie. Et … !!!??? Bibi montre une fois de plus son cynisme machiavélique. Politiques et autorisés occidentaux se battent pour qualifier du mot le plus juste le premier ministre d’Israël : débat occidental de bien-pensants face à un tortionnaire d’un nouveau genre.  

Ukraine 38 millions d’habitants, 26 mois de guerre, 60 000 morts majoritairement militaires ; Gaza 2 millions d’habitants 6 mois de guerre 33 000 morts en majorité femmes et enfants.

12/04/24

Cher Ami,

Précédée d’initiatives notables de Léon Bourgeois au tsar Nicolas II, inspirée de « Vers la paix perpétuelle » de Kant, la Société des Nations se révèle incapable de prévenir la 2ème guerre mondiale. En 1945, 51 états fondent l’Organisation des Nations Unies autour d’une Charte : objectif prévenir les conflits armés. Dès 1948 avec l’adoption de la Déclaration des droits de L’Homme elle élargit son ambition a la coopération dans les domaines du droit civil, politique et social, de l’économie, de la culture, du commerce et de la lutte contre la torture et toutes les formes de discrimination.

Nonobstant, la discrimination commencée avec la création d’une élite de 5 nations à la « puissance objective », membres permanents au pouvoir de veto, aujourd’hui 193 états, aux pratiques et aux régimes divers, se sont ralliés à son pavillon, confirmant succès politique et échec moral ; il suffit de contribuer. Sans effacer les succès humanitaires sur le terrain, l’éthique de l’organisation, pour être ignorée, est sujet à controverses. La première est celle de la posture des USA à la géopolitique impérialiste historique et majeur débiteur des N.U. ; mais encore son incapacité à éviter l’invasion de l’Ukraine, le massacre des Palestiniens etc.

La Realpolitik dominante montre ses limites, demande à (re-) installer dans la communauté planétaire les valeurs de l’organisation sans laquelle elle n’a de sens. A. Guterres, actuel Secrétaire Général des N.U. rappelle « Nous voulons léguer à nos enfants un monde guidé par les valeurs consacrées dans la Charte des Nations Unies : la paix, la justice, le respect, les droits de l’homme, la tolérance et la solidarité. » La refondation de la Charte initial est nécessaire, avec des sanctions symboliques et réels, contraignantes pour les pays qui ne respecteraient pas sa raison d’être. Les cinq membres au droit de veto discrétionnaire, devraient être exemplaires : mais le veulent-ils ?

Avant de jeter le bébé avec l’eau du bain, paraphrasant Churchill : « Les N.U. est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes »

04/05/24 Cher Ami,

Une inquiétude me tarabuste ; je ne lui trouve aucune perspective certaine, ni ne parviens à l’évacuer, ce que le bon sens et l’expérience enseignent. Les scientifiques sont d’accord, la terre subit un réchauffement aux causes multiples : cycles géo-climatiques au rythme et à l’origine mal définis, et suractivité humaine polluante. Les simulations autorisées vont du scénario « catastrophe planétaire imminente » à une « lente adaptation générale » aux coûts humains incalculables… !!!???

Une explication, entre autres, à l’accélération du réchauffement est l‘augmentation de l’influence de « el Niño » (à la fréquence moyenne de deux fois tous les 10 ans pendant 18 mois) et dans le sens inverse une diminution de celle de « la Niña » (une fois tous les 5 ans pendant 9 mois), qui elle refroidit l’Océan Pacifique. L’accélération générale serait liée à l’anthropocène et aux « deux enfants terribles », dans un effet multiplicateur : les spécialistes rêvent d’une pause par un retournement des contingences… !!!???

Les politiques sont incapables d’imposer des mesures draconiennes de lutte contre le phénomène : contraignantes pour le capital dont elle va réduire notablement les résultats, elles sont sans urgence pour la majorité des citoyens peu conscients des enjeux, ou préférant faire l’autruche. Les institutions et les particuliers défendent leurs intérêts, à l’image de ces derniers siècles, quand le problème est à prendre par l’autre bout : comment réduire l’activité et la consommation du genre humain pour éviter l’implosion de la planète ? Jamais envisagé !

Les déclarations ferventes et les mesures prises des décideurs n’enrayent pas le processus, loin s’en faut ! Les conséquences pour la santé et la vie sur la terre se vérifient tous les jours avec l’apparition de virus mutants et la diminution des êtres vivants proches de notre biotypologie, réactions en chaine…

La pensée complexe et les ponts entre les sciences font apparaître que la vie, Dame Nature, malgré nos connaissances aidées d’IA, nous surpasse : nous sommes à pied, les deux pieds dans le même sabot, dans une agitation généralisée.